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Histoire et patrimoine

Dernière mise-à-jour le 15 mai 2020

Un peu d’Histoire

Le nom de Mionnay n’est mentionné qu’à partir du XIIIème siècle.

A cette époque les Dames de Saint Pierre de Lyon possédaient un prieuré dont on ignore le nom du fondateur et l’époque de la fondation. Il leur fut confirmé en 1245, par le Pape Innocent IV. Dans la paroisse, des Chartreusines étaient également établies, depuis 1238, à Poleteins.

A partir de 1354, Mionnay dépendit de la Seigneurie de Miribel, ceci jusqu’au XVIIème siècle. Elle fut vendue ensuite à Camille de Neuville de Villeroy, archevêque de Lyon, qui l’unit à son marquisat de Neuville.

Mionnay était une terre de la Dombes savoyarde, rattachée à la Province de Bresse.

La principauté de Dombes

La principauté de Dombes  était composée à cette époque de deux zones, séparées par la Dombes savoyarde :

  • La plus grande qui comprenait sa capitale Trévoux, et s’étendait de Genay à Thoissey et de Beauregard à Bouligneux.
  • L’autre était une enclave en terre de Bresse, comprenant Marlieux, Chalamont et Servas.

La principauté de Dombes a été une souveraineté indépendante au sein du royaume de France pendant un siècle et demi. Elle a été réunie à la Bresse le 1er juin 1781.

La destinée de Mionnay, située sur une élévation de terrain qui domine l’ancien lac « d’Eschets » fut liée à celle de ce plan d’eau.

Réparti entre les communes de Mionnay, Tramoyes et Miribel, c’était un lac très poissonneux dont Guichard de Beaujeu et le dauphin Viennois, en 1326, se partagèrent la propriété et la juridication.

Le marais des Echets (délimité au sud par la côtière de Miribel, à l’est par le rebord du plateau, au nord par les moraines de Mionnay et à l’ouest par celle de Vancia) constituait alors une véritable cuvette, dont l’altitude de sa surface variait entre 265 et 270m alors que ses bordures approchaient les 290m. Une telle configuration rendait impossible tout écoulement.

Une première entreprise d’assèchement de ce lac fut tentée par le Duc de Savoie en 1481, abandonnée puis reprise et menée à bien en 1512 par l’un de ses successeurs, le Duc Charles III, qui fit percer un grand fossé en direction de la Saône. Cette cuvette lacustre qui évolua par la suite en un marias producteur de tourbe, couvrant encore plus de 1000 Ha au début du XIXème siècle, ne fut définitivement assainie que vers cette époque.

Bibliographie

  • Richesses touristiques et archéologiques du Canton de Reyrieux, Henri Bartoux, diffusion sous la responsabilité de l’Association des Maires du Canton de Reyrieux.
  • La Dombes, mère et fille de l’eau, Georges Helmlinger, Les Editions de la Taillanderie.
  • La Dombes au XVIIIème siècle – Misère, délinquance et charité, Florence Saint-Cyr, édition Musnier – Gilbert.

La Chartreuse de Polleteins

L’histoire de la Chartreuse de Polleteins débute au XIIIème siècle et est liée à l’histoire religieuse et politique de la région.

Au début du Moyen-Age, deux centres monastiques se partageaient la Dombes : Saint Claude et surtout les monastères de Lyon, Ainay et l’Ile Barbe. Leur implantation ne progressa qu’à partir du VIIème siècle.

Encouragées par les évêques qui manquaient de propagateurs de la foi pour christianiser les campagnes, les abbayes multiplièrent au XI siècle les prieurés en Dombes. L’Ordre de Cluny s’implante alors et ses moines s’intéressent très tôt au défrichement, à l’agriculture et à la création des étangs.

En réaction à l’expansion du monarchisme des ordres bénédictins (représenté par exemple dans la région de l’Ordre de Cluny), des Ordres nouveaux apparaissent, destinés à instaurer une vie plus fidèle aux origines monastiques. Au Xème siècle, l’Ordre des Chartreux est fondé par Saint Bruno dans le massif de la Grande Chartreuse en Isère et Saint Robert crée l’Ordre des Cisterciens à Cîteaux sur les bords de Saône près de Dijon.

Très austères, les Chartreux se consacrent essentiellement à la prière, aux travaux manuels et intellectuels, et n’acceptent pas de travaux extérieurs au couvent. La règle prescrivant le silence dit qu’ils ne peuvent parler que lors de la promenade hebdomadaire et, si cela est nécessaire, pendant les travaux communs. Les Chartreuses ne sont pas des monastères ordinaires. Le nombre de leurs membres y est limité. Leur implantation est le plus souvent dans un lieu retiré, duquel les moines tirent leur s moyens de subsistance. Chaque Chartreux dispose d’une cellule individuelle, donnant sur un petit jardin clos. Ce sont des ermitages reliés à un cloître commun qui conduit à l’église. Au Moyen-Age, les grands propriétaires, les chefs militaires, les gouverneurs civils ainsi que les évêques et les abbés se rendent maîtres absolus des territoires qu’ils administrent. Ils apportent la protection de leur puissance et de leurs châteaux forts aux paysans qui leur sont soumis, et favorisent dans leur voisinage le développement d’agglomérations.

Dès le XIème siècle, après une période d’anarchie et de troubles, la féodalité s’organise et les pays de l’Ain se divisent en une douzaine de seigneuries principales. La Sirerie de Bâgé est la plus ancienne (Bâgé se situe au nord de Pont-de-Veyle, près de Macon). C’est le canton historique par excellence. Elle a étendu sa domination sur presque toute la Bresse et sur une grande partie de la Dombes actuelle. Ce fut la véritable capitale de la Bresse du Xème au XIIIème siècle, berceau de bon nombre de personnages qui se sont illustrés aux croisades, dans des fonctions ecclésiastiques ou sur les champs de bataille.

En 1228, la seigneurie de Bâgé, appelée souvent marquisat de Bresse, s’étend de Cuisery jusqu’aux portes de Lyon et de Bourg à Bâgé. C’est ce fief que Sibylle de Bâgé, dernière et unique héritière, apporte en dot à Amédée de Savoie.

Quelques années plus tôt, en 1218, Guy de Bâgé avait doté sa fille Marguerite lors de son mariage avec Humbert, seigneur de Beaujeu, de la seigneurie de Miribel qui comprenait Sathonay et quelques autres terres. Les sires de Beaujeu avaient acquis d’autre part Méximieux, Pérouges et Bourg-Saint-Christophe.

Vers les années 1230, Mionnay faisait également partie de la seigneurie de Miribel. Marguerite de Beaujeu a fondé la Chartreuse de Polleteins pour obtenir la protection du Ciel pour son mari parti guerroyer pour le roi.

C’est de cette période que date la première mention connue d’un étang sur le plateau de la Dombes. Celle-ci se trouve dans un acte notarié par lequel Marguerite de Beaujeu fait don à la communauté de la Chartreuse de Polleteins d’un étang, de vignes, de bois et d’un moulin.

Elle a choisi l’ordre des Chartreux, alors en plein développement et en faveur dans la région lyonnaise, qui possédait déjà plusieurs Chartreuses d’hommes : outre la Grande Chartreuse, celles de Portes, Meyriat, Arvières, Sélignac, Seillon, Montmerle et Pierre Chatel. Une tradition familiale inclinait également Marguerite de Beaujeu vers cet ordre.

L’ordre des Chartreux, jusque là uniquement masculin, a développé la branche féminine à cette époque. Polleteins a été la seule Chartreuse de femmes à suivre l’Ordre de Saint Bruno dans l’Ain. Actuellement, seules six Chartreuses de femmes subsistent dans le monde dont deux en France, en Aveyron et Alpes de Haute-Provence. Comme pour les moines, leur vie est une vie contemplative marquée par la solitude.

L’Ordre des Cisterciens s’est également développé dans l’Ain, en particulier à Chassagne, Chésery et Bons. Ce n’est qu’au XIXième siècle que les moines cisterciens trappistes se sont installés à l’Abbaye de Notre Dames des Dombes, à la demande des autorités locales, pour assécher les étangs.

Marguerite de Beaujeu fut inhumée dans la Chapelle. En 1245, la pape Innocent V place la Chartreuse sous sa protection spéciale. Le couvent accueille des religieuses issues des plus grandes familles de l’aristocratie dont Marguerite d’Oingt qui a laissé d’intéressants ouvrages poétiques, entre autres un spécimen unique de la langue populaire au XIIIème siècle.

Le monastère de Polleteins fut d’abord prospère et fervent. Vers le milieu du XVème siècle, la discipline se relâche, sans doute en lien avec les guerres de religions qui provoquent le tarissement des vocations. Le Chapitre général de l’Ordre adresse des avertissements. En 1603, il ne restait plus qu’une moniale. En 1605, le pape Paul V prononce la suppression de la Chartreuse.Un Chartreux du Lys-Saint-Esprit de Lyon (Rue des Charteux Lyon 2ème) est chargé d’administrer les biens de l’ancien monastère. La dernière religieuse fut transférée à la Chartreuse de la Salette près de Lagnieu sur les bords du Rhône. A la révolution, la Chartreuse est vendue et reconvertie en bâtiments de ferme.

D’une manière générale, bien peu de prieurés ont survécu aux guerres de religions et les derniers s’éteignirent avant 1789. Le clergé était le principal possesseur de la terre dombiste au moment de la Révolution, grâce aux dons et legs, mais également parce que les luttes féodales et la dispersion du pouvoir ont fait apprécier la puissance de l’église.

La chapelle de la Chartreuse a été démolie en 1873. Sur son emplacement a été construite la grosse maison de briques et de pierres qui demeure aujourd’hui. De l’ancienne chartreuse ne reste qu’un bâtiment qui aurait peut-être été occupé par le Chartreux lyonnais et une partie des dépendances dont l’essentiel constitue la ferme de Polleteins.

Bibliographie

  • Richesses touristiques et archéologiques du Canton de Reyrieux, Henri Barthoux, diffusion sous la responsabilité de l’Association des Maires du canton de Reyrieux.
  • La Dombes, mère et fille de l’eau, Georges Helmlinger, Les éditions de la Taillanderie.
  • Itinéraires cartusiens en Rhône-Alpes, Lilan Madelon et Damien Lepetitgaland, Edition EMCC.
  • Connaissances des Pays de l’Ain, Paul Guichard, Editions Bonavitacola Panorama des pays de l’Ain.

L’église de Mionnay

Eglise de Mionnay.

Il était autrefois, bien avant 1870, la petite église romane Saint Jean-Baptiste, aux fenêtres arrondies et à la façade surmontée d’une statuette. De grandes lézardes menaçaient de la faire s’écrouler.

Alors, en 1866, les habitants de Mionnay (une cinquantaine de familles) firent une souscription pour la reconstruire.

Des Vaillant, LIèvre, Rochon, Gapert et autres Anthelme, Anne, Antoine, Monsieur Le Curé Tournier, ont versé 10, 50, jusqu’à 100 francs!

On a pu voir des Montant, Ronsin et encore beaucoup d’autres offrir « trois journées à bras (estimées à 6 francs, cinq journées de 2 vaches (25 francs), quarante journées de 2 chevaux (400 francs) », etc…

Le projet pour la nouvelle église que nous connaissons a été établi par l’architecte lyonnais E. Thoubillon. Il a été vu et contresigné au mois d’août 1866 par l’évêque de Belley et Monsieur le Maire de Mionnay, Jean Belin.

La commune a voté un emprunt de 7 100 francs et l’État a participé à la hauteur de 8 000 francs.

Au second empire, c’est l’entrepreneur de Trévoux, Monsieur Faugeron, qui dirige la construction « avec des parpaings en pierre dorée de Couzon, des pierres de taille de Saint Cyr pour le soubassement et des pierres de taille de Lucenay ».

Plus tard, d’autres entrepreneurs ajouteront le clocher.

Mionnay en images

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